LE PRIX DE LA GRACE

Amazing Grace

1614498_646154988779618_29776003_o

Assis sur ma chaise, j’écoute ce message expliquant que la vie avec Dieu est quelque chose de formidable ou du moins devrait l’être. J’entends également qu’en tant que bénéficiaire de la grâce de Dieu, nous devons en payer le prix. Mon oreille fait « bip » et se met en alerte.

Ayant reçu gratuitement cette grâce, devrions nous ensuite la racheter ? Plusieurs fois déjà que ce concept de quantification de notre marche chrétienne montre le bout de son nez et vient titiller mes tympans.

Je voudrais avec le texte qui suit éclairer ces éléments, mettre en mots les idées et pensées que j’ai sur cette question depuis pas mal de temps afin de les rendre accessibles, compréhensibles et claires.

C’est quoi la grâce ? C’est quoi ce prix de la grâce ?

La grâce est un don immérité, et ce don, c’est Christ lui-même qui donne sa vie afin qu’en retour nous puissions l’avoir.

Depuis la chute d’Adam et Eve, l’homme a laissé entrer le péché et sa nature pécheresse en lui. Cette nature le pousse à agir et se comporter en commettant des péchés qui sont contraires à la loi divine. Laquelle avait été donnée au peuple juif de la part de Dieu par l’intermédiaire de Moïse. Un système complexe de sacrifices avait été institué en vue de l’obtention du pardon des péchés. L’épître aux hébreux explique bien que ce système était temporaire et annonçait la véritable grâce révélée en Jésus-Christ.

Rm 3:23 « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ. »

  • la Bible est claire : tous sont pécheurs et sont privés de la gloire de Dieu.
  • Christ est venu se substituer de façon permanente et définitive aux sacrifices sans cesser renouvelés. Hébreux chapitre 9

Esaïe 53:4,5 Cependant, ce sont nos souffrances qu’Il a portées, C’est de nos douleurs qu’Il s’est chargé ; et nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié. Mais Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.

La grâce, c’est quoi ? C’est ce chapitre 53 d’Esaïe qui nous indique que malgré le fait que le Loi nous condamnait, Christ a porté sur lui nos péchés, nos souffrances, nos douleurs et nos iniquités.

Alors y a-t-il un prix à la grâce ? Oui, certainement……

Le prix ?… : Jésus.

Il a payé…. et fort cher ! Tout est accompli. Il a assuré par son sacrifice un salut parfait, irréprochable, éternel et définitif.

Faut-il alors qu’une fois racheté, je me mette à mon tour à vouloir « racheter » ce prix, payer quelque chose ? Certes, nous avons une dette, et elle est énorme, mais avons-nous les moyens de payer la facture ?

Non, certainement pas ! Penser que nous puissions payer un quelconque prix pour mériter cette grâce ?!

Quel orgueil, quelle prétention et quelle suffisance ! Nous somme sauvés par grâce, par le moyen de la foi.

Et pourtant, l’épître de Jacques, chapitre 2 nous dit qu’il y a la foi et les œuvres et que sans les œuvres, la foi est stérile.

Si c’est écrit, c’est que cela est vrai. Où est la place des œuvres dans ce processus et dans ma pensée ? Si je pense qu’après avoir eu la révélation de la foi et obtenu le salut, les œuvres m’aident à conserver ce statut de personne rachetée, je m’illusionne et je me replace, de fait, sous la loi et j’annule alors l’œuvre de la foi.

Il faut être conscient d’une chose, c’est qu’avant de recevoir le salut, je ne le méritais pas et qu’après l’avoir reçu, je ne le mériterais jamais non plus !

Alors, y a-t-il un prix à la grâce ? Mis à part le sauveur…

Je voudrais mettre en parallèle deux passages de l’écriture pour éclairer le sens de la vie chrétienne, la finalité de notre marche pour Dieu et comprendre la foi vs les œuvres.

Matthieu 7.21,23 : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. »

Jésus nous parle de ceux qui sont considérés comme des personnes « spirituelles ». Pensez ! Ils prophétisent et chassent les démons !

Le nec plus ultra du chrétien ! Des champions olympiques de la foi ! Les ténors de l’opéra ! Combien d’entre nous aimerions être de ces chrétiens ? Et pourtant !

Jésus dit : « je ne vous ai jamais connus, vous qui commettez l’iniquité. »

L’église est remplie de gens très spirituels, voire très très spirituels et notre sauveur est clair sur le sujet, tous ne seront pas sauvés et certains seront reniés par Christ lui-même. Ce ne sont pas les actions spirituelles, la multiplication des activités et les discours spirituels qui assurent le salut !

Notez qu’il est écrit : « vous qui commettez l’iniquité » et non pas vous qui péchez. Il y a là une nuance importante. Il ne parle pas de ceux à qui il arrive de pécher : c’est notre lot à tous ; mais de l’iniquité, c’est une mentalité perverse, une attitude durable qui pratique l’injustice, le mépris etc…

Galates 5:19 « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. »

L’envie, mis au même niveau que l’impudicité !!! Les disputes et les jalousies au même niveau que l’impureté !!! Le péché, c’est le péché et quantifier les comportements…..c’est anti-biblique.

Ils ont l’extérieur du chrétien avec leurs prophéties etc… et l’intérieur est plein de ressentiments, de choses peu montrables. C’est exactement le cas des pharisiens capables de « pinailler » sur la dîme de la menthe alors qu’à l’intérieur, ils étaient pleins de mépris envers les gens de leur propre peuple. Les pharisiens comptabilisaient tout. Même la dime de la menthe alors qu’elle pousse tout seule ! Autant on en arrache, autant il en repousse !

Des sépulcres blanchis : un extérieur présentable, et un intérieur qui respire la mort !

Attention ! La quantification de la vie chrétienne est un leurre ! C’est une fausse piste ! Faire croire aux chrétiens que parce qu’ils font ceci ou cela, ils conserveront leur salut est quasi criminel !!!

La multiplication des activités dans l’église n’est absolument pas une assurance vie. En écrivant ce message, je me rend compte que j’ai entendu des prédications sur ce passage étant jeune mais depuis… plus rien…

Il y a quelque temps en arrière, j’écoutais un message sur le besoin de Christ dans notre vie et la nécessité de Le rechercher davantage. Le message est intéressant, clair et vrai.

Mais si ma réponse à ce message est de programmer une réunion de plus dans la semaine ?

C’est ce que j’appelle une fausse bonne idée. Je ne suis absolument pas en train de dire qu’il n’est pas la peine d’aller aux réunions en semaine et de se contenter du dimanche. Non pas du tout !

Simplement, croire qu’en venant une fois de plus dans la semaine, j’aurai plus de Christ, c’est faux.

J’aurais plus de Jésus dans ma vie que si je Le laisse agir davantage en moi, il pourra œuvrer que si je Le laisse s’emparer de moi, si je meurs à moi-même.

J’ai besoin de Lui chaque seconde de mon existence, à chaque pas que je fais, à chaque rencontre que je fais !

Je voudrais maintenant mettre en parallèle ce passage de Matthieu 7 avec 1 Corinthiens 13. Relisez avant de poursuivre.

Je peux avoir toutes sortes d’activités, passer mon temps à l’église, donner aux pauvres tout mon argent, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.

Ce passage est profond, exceptionnel et nous plonge au cœur du message évangélique.

L’essence même de la vie chrétienne, c’est l’amour.

Si j’aime Dieu et si j’aime mon prochain…. tous les commandements sont respectés.

Si j’aime Dieu et si j’aime mon prochain…. je ne commet pas l’iniquité.

Ce que Dieu attend de notre marche chrétienne, c’est l’amour. Un amour qui vient d’en haut. Non pas une sentiment niais mais une démarche, un choix de vie, un état d’esprit.

Galates chapitre 5:6  « Car, en Jésus Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité. La foi agissante dans l’amour. »

v22 : « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n’est pas contre ces choses. »

1 Jean 4:7 a 21 : « Bien-aimés, aimons nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n’a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu’il demeure en nous, en ce qu’il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde : c’est en cela que l’amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l’assurance au jour du jugement. La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour. Pour nous, nous l’aimons, parce qu’il nous a aimés le premier. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère »

L’amour doit être le moteur de notre marche avec Dieu !

Quels sont les motifs de mon activité ?

Qu’est-ce qui me pousse à agir dans mon église ?

Se pourrait-il qu’il y ait des ambitions personnelles ?

Se pourrait-il que je sois sur l’estrade parce que mon égo m’y pousse ?

Se pourrait-il que j’épie le comportement de mon prochain ? Que je le juge à cause d’un soi-disant « péché ».

Est-il juste de considérer certaines personnes plus que d’autres ? De mépriser certains parce qu’ils passent par les épreuves ?

Je suis parfois effaré de constater que certains « enfants de Dieu » préfèrent déblatérer sur certaines situations plutôt que d’aller voir le frère ou la sœur et demander des nouvelles, essayer d’être utile, apporter leur soutien ! Et heureusement pas tous…

On « tape » facilement sur certains péchés parce qu’il sont visibles en oubliant que le fruit de la chair, c’est aussi le mépris, la considération de personnes.

Et là, ce genre de comportement, c’est inique.

Heureusement, Esaïe 53 dit clairement qu’il a porté nos péchés ainsi que nos iniquités.

Quelle grâce !

La plus grande des choses, c’est l’amour. Quand on aime réellement, on ne peut commettre l’iniquité envers une personne et le problème du péché se règle tout seul.

Malheureusement, il est plus facile de jouer à quantifier la vie spirituelle des chrétiens que d’annoncer ce message sur l’amour car nous sommes tous repris.

Vous voulez une responsabilité dans l’église ? Venez à une réunion de plus. Mais si mon cœur n’est pas changé, à quoi cela sert-il ? A quoi cela sert-il de nommer des responsables, de promouvoir certaines personnes dans la hiérarchie ? Si ces personnes ne manifestent pas l’amour… d’ailleurs, peut-il y avoir une hiérarchie puisque nous somme devenus ces enfants et que nous sommes héritiers de Dieu en Jésus ?

Alors je reviens à cette question : Quel est le prix de la grâce ?

Si je semble payer le prix par mon activisme, mes prophéties, ma souffrance, mes efforts et j’en passe ; et que je commette l’iniquité parce que mon cœur n’est pas vraiment régénéré, parce qu’il n’y pas cet amour qui vient d’en haut alors tout cela n’est qu’une vaste mascarade hypocrite ! Cela ne sert à rien, c’est le néant le plus absolu, le vide inter-sidéral.

Ce que je ressens et qui pèse sur mon cœur depuis plusieurs mois, c’est que nous devons changer de logiciel.

Et je m’applique d’abord ce message en demandant à Dieu de m’aider à vivre cet amour surnaturel malgré les circonstances.

Ce que nous faisons, nous devons le faire comme pour le Seigneur mais si j’aime le Seigneur, j’aime aussi mon prochain sinon je m’illusionne.

Posons nous la question de savoir pourquoi nous faisons telle et telle chose, et dans la vie de tous les jours et dans la vie d’église ?

Je suis sonorisateur, chantre, conducteur de louange, choriste, interprète LSF, comptable, ancien… Qu’est-ce qui fait que je pratique cette activité ? Quelle est ma motivation ? Mon appel ? (voir étude sur « être à la place que Dieu veut que je sois »).  Quand je monte sur l’estrade…… c’est l’amour pour mon prochain qui me pousse ou mon ambition ?

Si je n’ai pas l’amour, cela ne sert à rien….

Il est là le retour que Dieu attend de nous. Un retour d’amour envers lui, une distribution d’amour autour de moi. L’amour me pousse à me comporter d’une certaine manière, à agir justement, avoir des activités qui sont utiles et qui l’honorent. L’amour de Dieu me pousse à être, pas à paraître. Cultiver le paraître, c’est très à la mode, mais c’est trompeur.

Cultivons l’être, le vrai, le profond, pas le superficiel.
Paraître est épuisant, être est ressourçant.

Le prix n’est pas dans la quantité de ma souffrance, dans les sacrifices apparents, le jeûne visible.. Ce qu’il attend de nous , c’est cet Amour que lui seul peut nous donner.

Le prix, c’est le laisser agir entièrement en moi, le laisser prendre toute la place en reconnaissant qu’il peut tout. Le prix, c’est reconnaitre qu’Il nous change tous les jours. Le prix, c’est dépendre de Lui toujours davantage.

Ce qu’il attend de nous, c’est d’être conscient que nous ne mériterons jamais, mais que par amour pour lui, pour son prochain, nous laissions cette foi agissante travailler au travers de nous

Que le Seigneur vous bénisse.

Amazing Grace : Très belle version de Michael W Smith

2 réflexions sur “LE PRIX DE LA GRACE

  1. Pingback: LE MINISTERE DE LA RECONCILIATION – SUITE | DC Blog

Laisser un commentaire